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 Le Journal du Héros. [N.- C.]

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Auteur Message
Nehan Corhs
    MOST COURAGEOUS

Nehan Corhs

PARCHEMINS : 92
ADMISSION : 29/10/2009
AGE : 34
LOCALISATION : VESTIAIRES DU STADE.
PSEUDO : JADEN.
CURRENT MOOD : ALRIGHT BABY.


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CARNET ADRESSES:
ANNEE: 7 ème année
MAISON: Gryffondor

Le Journal du Héros. [N.- C.] Vide
MessageSujet: Le Journal du Héros. [N.- C.]   Le Journal du Héros. [N.- C.] EmptyJeu 12 Nov - 19:24


    Le Journal du Héros
    Au commencement.






    Pourquoi ? L'impression de se demander ce que l'on fout là. On regarde le ciel. Il fait nuit, et de toute façon, il y a des nuages partout. On voit rien. Seuls entre le ciel et la terre, le paradis et l'enfer. Pourquoi suis-je ici ? Tu es fatigué. Tu regardes tes mains et tu n'y vois rien. Tu ne peux les distinguer. Il fait trop sombre, tout est noir. Alors tu veux avancer. Mais t'es assis par terre, ridicule, comme un mendiant, faiblard et pitoyable. Tu veux te lever mais t'as pas la force. T'es là, misérable. Tu te rends compte, en essayant de bouger, que tu as mal, physiquement, quelque part. Où ? Ça te donne le tournis, la douleur est lancinante, générale et puissante. Et il fait froid. Tu souffres, tu vomis. Tu arrives à te mettre sur tes jambes, titubant. On dirait un ivrogne paumé. les mêmes gestes imprécis, la même fatigue chronique, l'air hagard, tout y est. Tu veux marcher, tu ne sais plus comment on fait. T'as oublié. C'était quoi déjà ? Tu mets un pied devant l'autre. Ton corps hurle à la torture. Tu recommences. Jamais tu n'aurai cru qu'un pas puisse autant te pousser à la mort. Tu veux vivre, tu aimerais néanmoins qu'on t'achève, qu'on mette fin à ta souffrance. Ne rêve pas. T'es tout seul. Y'a personne pour t'aider, personne pour t'entendre. Ou alors ils s'en foutent. Vas-y, crie, ça ne changera strictement rien. De toute façon, t'as pas la force. Au lieu de ça, un goût de sang dans ta bouche te force à cracher une salive rougeâtre. C'est pas bon hein ? Tu sens quelque chose d'humide te couler sur les joues. Tu crois pleurer ? Avec toute cette douleur, tu sens pas tes yeux te piquer. Tu passes tes doigts dessus. C'est liquide et mouillé. Chaud. Y'a des larmes. Mais pas que. Tu es probablement blessé à la tête, mais tu ne le sens pas. Ça fait mal. Tu regardes par terre, derrière toi, là où tu étais affalé. C'était contre un arbre. Il y a de grosses traces de sang sur l'écorce. Une flaque au pied. Tu comprends ta faiblesse, ta fatigue. Vu la quantité de liquide vital que tu as perdu, il y a de quoi prendre peur. Et tu te poses des questions, tout plein de questions stupides, mais nécessaires, auxquelles tu n'as pas de réponse. Pas l'ombre d'une explication. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu aimerai bien savoir ce qui t'es arrivé. Ce que l'on t'a fait. Pourquoi tu souffres. Et qui tu es. Tu cherches à te remémorer le "avant", ce qui s'est passé lorsque tu étais encore conscient. Ce que tu as pu dire, ou faire, pour qu'on te retrouve dans un tel état. Mais t'en sais rien, tu n'en as aucune idée. T'es là, comme un con, à te demander qui tu es. Parce que tu n'as aucune idée de qui tu es, c'est bête, mais c'est ainsi. Tu n'es qu'un vague concept, une idée floue, irréelle, sans contours ni profondeur. Tu te cherches, et tu n'es plus conscient de ton corps, comme s'il était inconsistant, appartenant à une autre personne, ou animé par une conscience propre. Tu ne le contrôles plus, il n'est plus à toi. Tu tombes à nouveau à genoux, tu n'en peux plus. Tu aimerai que tout s'arrête enfin, n'y a-t-il personne pour t'achever ? Va-t-on te laisser crever dans cet état, dans la boue et le sang ? On dirait bien. Cette lumière, là bas. Quelqu'un. Passé, trop tard. Tu vas rester là à agoniser, et personne ne fait attention à toi.

    Tu la revois, ta vie, ton existence misérable. Elle défile devant ton regard embué de larmes et maculé de sang. Tu as peur. Il y avait des choses de ta vie auxquelles plus jamais tu n'avais repensé. Dont tu ne te souvenais pas. Que tu croyais avoir enfouit au plus profond de ton être, et qui remontent maintenant à la surface. On dit qu'avant de mourir, on rembobine toute notre vie, tu en fais l'expérience, tu le ressens. C'est angoissant, mais tu n'y peux rien. Tu ne sais pas d'où viennent tes souvenirs, mais tu sais que ton cerveau est sujet à une réaction chimique simple : se sentant en danger, il libère des endorphines pour réveiller ton corps. Et du même coup, il t'ouvre la mémoire. Tu ne t'attendais pas à ce que ce soit possible. Ce n'était qu'une théorie, et tu la vérifiais. Tu la revoyais, ta vie. Pittoresque. Elle t'avait toujours semblé minable, comme ta pauvre petite personne. Mais là, tu vas crever comme un déchet sur le bord de la voirie, seul et abandonné de tous. Et là, tu la regrettes, ta vie pourrie. Tu voudrais la retrouver, mais t'as rien pour ça. C'est fini. Commence le ballet des regrets et des remords, des excuses, des pardons, des "ah, c'était si bien". Tu revois un tel, une telle. Des sales cons. Mais entre toi et eux, qui est le plus idiot ? Celui qui va claquer dans la minute, qui n'arrive plus à respirer convenablement, ou celui qui rentrera chez lui ce soir, au chaud, retrouver femme et enfants, vivant et bien portant ? Tu te sens connard, pas vrai ? C'est la vie. Non, excuse moi. C'est TA vie. Tu verras bien ce que ça donnera, dans trente secondes, tu sauras si l'au-delà existe. Alors, tu vas entamer ce voyage, ce long périple. Tu vas revivre ta vie.

    Je me doute bien que tu n'en as pas envie. Tu fais la moue, la gueule. A ta place je serai bien embêté aussi. Ça me ferait chier de revoir certains de ces évènements que tu as voulu oublier. Tu sais de quoi je parle, n'est-ce pas ? T'en fais pas, tu survivras. Tu l'as déjà fait, tu peux le refaire. Ça paraît insensé, mais tu sais que ça devait arriver. N'est-ce pas ? Tu vois, tu ne souffres plus. C'est normal. Tu t'enfonces. Tu vas rentrer dans le tunnel et voir la lumière blanche. Encore une bête réaction chimique, inconsciente, impossible à maîtriser. Et tu luttes pour ne pas t'écrouler et t'enfoncer dans les ténèbres. Allez, dors. Et souviens toi tranquillement. Ne t'en fais pas. Je serai là à ton réveil.





    And then, this is how I died.

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